carousel
carousel
carousel
carousel

KHOEM Ngorn

Pseudonyme: TCW-323

Cas: Dossier n° 002/01

Catégorie: Témoin

Rappel des faits et rôle
Avant 1975, Khoem Ngorn a rejoint les forces révolutionnaires de son village et est devenu chef d’unité dans la province de Takeo 1 . Lorsque la province de Takeo a été « libérée » en avril 1975; les soldats ont été transférés hors de la province et les civils ont été évacués et dirigés par d’autres personnes 2 . Le témoin a été transféré à Phnom Penh la même année et posté au ministère des Affaires étrangères, afin d’accompagner les invités étrangers 3 . Il a apporté des preuves dans le dossier n° 002/01 sur son expérience au sein du ministère des Affaires étrangères sous le régime khmer rouge.
Session de travail à la Maison numéro 7
Une fois arrivé à Phnom Penh, Khoem Ngorn a participé à des sessions d’étude durant une semaine, avant d’être posté au ministère des Affaires étrangères 4 , maison numéro 7 (l’un des locaux de l’Ambassade de Chine) 5 , afin d’accompagner les invités chinois 6 . Des sessions de travail étaient dirigées par Hong, le chef du bureau, ou parfois par son adjoint, Phoeung, à la maison numéro 7, afin de former le témoin et ses collègues à interagir de correctement avec les invités tout en les accompagnant 7 . Par exemple, lorsque lui et ses collègues emmenaient des invités vietnamiens au restaurant, on leur conseillait de ne rien manger de ce qui avait été laissé par les invités 8 . Au sein du bureau, il y avait aussi des réunions d’autocritique entre les Cambodgiens, on y abordait ce que lui et son équipe devaient et ne devaient pas faire 9 . Par exemple, ils n’étaient pas autorisés à parler de politique lorsqu’ils cohabitaient avec les invités 10 .
Punitions dans le cadre du travail au ministère des Affaires étrangères
Khem Ngorn a déclaré que lors de sa mission au sein de la maison numéro 7 en tant qu’accompagnatrice des invités chinois 11 , l’un de ses collègues prénommé Chreoung a été arrêté et envoyé au S-21 par Hong après avoir causé un accident de voiture dans lequel deux personnes, un Cambodgien et un Chinois, sont mortes et une autre a été blessée 12 . Il a été accusé de manquement à la loi, de trahison et de menace pour la stabilité politique du pays 13 . Khem Ngorn a témoigné que lui-même a été relocalisé à Takhmau pour trois mois afin d’y cultiver des légumes après que Phoeung l’avait accusé de mal se comporter parce qu’il avait été aperçu discutant avec des femmes 14 . Là-bas, il a rencontré 20 autres personnes provenant d’unités mobiles, de la campagne et d’autres ministères, accusées de mauvaise conduite 15 . Après que le témoin a été à nouveau transféré au ministère des Affaires étrangères, il n’a plus beaucoup parlé et a été contraint de réécrire sa biographie encore et encore, trois fois par jour 16 . Il suspectait que quelque chose pouvait être arrivé à sa famille ou à ses proches et que c’était pour cela qu’on lui demandait d’écrire sa biographie 17 . On lui a demandé d’accompagner les invités étrangers dans leurs déplacements à travers le Cambodge 18 . Par exemple, il a accompagné des invités des ambassades de Corée, de Chine, du Vietnam, de Cuba et d’autres pays dans la province de Takeo 19 . Un jour, alors qu’il accompagnait des invités dans un endroit dont il ne se souvient plus, ont lui a demandé en chemin « si les villageois mangeaient du gruau ou du riz » et il s’est contenté de hocher la tête 20 . Il ne disait rien lorsqu’on l’interrogeait sur le bien-être des populations locales, car il craignait d’avoir des problèmes 21 .
Rédaction de sa biographie
Khoem Ngorn a été contraint de rédiger sa biographie et de la soumettre aux Khmers rouges avant et pendant le régime, bien qu’ils ignorât précisément comment l’écrire 22 . Dans sa biographie, il a insisté sur son statut social de paysan pauvre, sa conduite morale intègre, ses activités conventionnelles et son absence d’affiliation politique avec l’ennemi 23 . Il a écrit ce qu’on lui a demandé d’écrire sans bien comprendre la signification de ces informations 24 . Il voulait rédiger une biographie acceptable, car il craignait que les membres de sa famille ne fussent arrêtés et exécutés 25 .
Terminologie
Le témoin a entendu plusieurs termes clés tels que « Parti communiste du Kampuchéa » 26 , « lutte des classes » 27 , « ligne politique du Parti communiste du Kampuchéa » 28 , « libération ou zone libérée », et ignorait ce qu’ils signifiaient 29 . Concernant les termes « traître et ennemi », il concernaient les espions ou ceux qui étaient paresseux ou qui volaient les biens des coopératives, tels que les pommes de terre 30 . Le terme « Ligue de la jeunesse » faisait référence aux forces centrales du mouvement 31 .

Videos

carousel
Video 1
carousel
Video 2
carousel
Video 3
carousel
Video 4

Témoignage

DateProcès-verbal d’audienceNuméro de transcription
07/06/2012E1/83E1/83.1
11/06/2012E1/84E1/84.1

Documents pertinents

Titre du document en khmerTitre du document en anglaisTitre du document en françaisNuméro de document DDocument numéro E3
កំណត់ហេតុនៃការស្តាប់ចម្លើយសាក្សី ខឹម ងន Written record of interview of KHOEM Ngorn Procès-verbal d’audition de KHOEM Ngorn D280/18E3/1647
សំដីរបស់ ខឹម ងន ជា​បុគ្គលិកក្រសួងការបរទេស ដោយ ផេង ពង្សរាំស៊ី DC-Cam Statement of KHOEM Ngon Déclaration de KHOEM Ngon devant le DC-Cam 19.72E3/1648